Le Fonds monétaire international (FMI) a salué samedi dans un communiqué, les autorités tunisiennes pour avoir «réagi de manière proactive à la survenue de la pandémie, en fournissant un soutien immédiat au secteur de la santé, ainsi qu’aux ménages et aux entreprises touchés».
Ce document est le résultat d’une mission périodique effectuée virtuellement par une équipe du FMI fin décembre et début janvier sur la Tunisie où un plan quadriennal de financement du FMI a pris fin au printemps 2020.
Toutefois, reconnait l’organisation internationale, la Covid-19 « a gravement frappé la Tunisie » en 2020 comme le prouvent certains indicateurs.
Le Produit intérieur brut (PIB) a enregistré un recul de l’ordre de 8,2%, selon ses estimations, « avec comme effets une pauvreté et un chômage accrus ». Le déficit budgétaire devrait s’établir à 11,5% du PIB, « essentiellement du fait d’une baisse des recettes fiscales, d’une masse salariale plus élevée, et de transferts supplémentaires aux entreprises publiques ».
Pour l’année 2021, les services du FMI tablent sur une reprise de la croissance à 3,8%, laquelle reprise reste tributaire de l’évolution de la pandémie ainsi du programme de vaccination. A ce niveau, le FMI estime essentiel le fait « d’assigner une priorité claire aux dépenses de santé et de protection sociale ».
La pandémie a accentué la pauvreté chez une catégorie de la population en Tunisie ou le chômage frappe de plein fouet la jeunesse. Celle-ci était descendue dans la rue ces derniers jours pour dénoncer les mauvaises conditions de vie qui perdurent et réclamer le départ du gouvernement. Les manifestations ont eu lieu à l’occasion du dixième anniversaire du renversement du régime de Ben Ali, en janvier 2011, provoquée par un soulèvement populaire.
Parmi ses recommandations, le FMI met en avant «un plan de réforme exhaustif et crédible» dans le pays afin d’assurer une croissance durable et inclusive.