Le président tunisien, Kais Saïed, a interpellé lundi son Premier ministre, Hichem Mechichi, sur le fait que certains ministres proposés pour intégrer le gouvernement sont sous poursuites judiciaires et il ne se sera pas question qu’ils prêtent serment.
« Votre remaniement n’a pas respecté les dispositions constitutionnelles de délibérations en conseil des ministres et autres procédures, des ministres proposés sont sous poursuites judiciaires et ne seront pas admis à prêter serment, ni investis », a-t-il déclaré dans son discours, à l’ouverture du conseil de sécurité national qu’il a présidé.
Le chef de l’Etat a souligné que « la présidence de la République n’est pas une simple boîte aux lettres qui reçoit le courrier et signe les textes ou organise les cérémonies de prestation de serment. C’est elle qui préserve l’Etat et veille à sa pérennité ».
Selon lui, parmi les personnalités proposées à des postes ministériels, il y aurait une qui serait « sous poursuites judiciaires dans une affaire de malversation financière » et trois autres seraient « sous présomption de conflits d’intérêts ».
Il a souligné que « le serment ne saurait être prêté par celui qui est impliqué dans une affaire en justice, ou pourrait l’être un jour. La prestation de serment, n’est pas un acte formel, mais une question fondamentale. La forfaiture, quand on trahit son serment, est condamnable ».
Par ailleurs, Kais Saïed, qui se dit attaché à la parité en matière de genre, déplorant la faible représentation de la femme au nouveau gouvernement proposé. « Pourquoi la femme a été minorée au sein du gouvernement ? La femme n’est pas une poudre cosmétique de maquillage. Elle assume pleinement son rôle et elle est capable de défendre les droits, ce dont d’autres sont incapables ou s’en dérobent », a défendu Saïed.
Ces mises en garde interviennent à la veille de l’examen, ce mardi à l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement tunisien), du changement de plus de dix membres du gouvernement décidé par Hichem Mechichi.