Une dizaine d’opposants tchadiens ont été inculpés lundi au Palais de justice de Ndjamena, payant les frais de leur participation à une manifestation qui était interdite par les autorités.
Samedi 6 janvier, alors que le parti au pouvoir investissait le président sortant Idriss Deby candidat à la présidentielle du 11 avril prochain, des Tchadiens étaient descendus dans la rue, à l’appel des partis de l’opposition, pour protester « pacifiquement » contre un sixième mandat de Deby et réclamer « une alternance au pouvoir ».
L’opposition a tenu tête aux autorités qui avaient interdis toute manifestation « susceptible d’engendrer des troubles à l’ordre public sur l’ensemble du territoire national ».
La police qui a réprimé les manifestants et arrêté plusieurs personnes dont le secrétaire général de Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou.
Ce lundi, le ministre de la Justice, Djimet Arabi, a indiqué qu’« une dizaine d’entre eux ont été mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public parce qu’ils ont transgressé un arrêté interdisant ces manifestations ». Ils seront jugés « en audience de flagrant délit » dans la semaine, a-t-il poursuivi.
Le leader du parti « Les Transformateurs », Succès Masra, un des opposants les plus farouches au régime de Deby, a trouvé refuge, depuis samedi, dans le périmètre de sécurité de l’ambassade américaine à Bangui, ainsi que 10 de ses partisans.
Il a appelé au soutien de la communauté internationale, demandant précisément à la France, l’Allemagne, l’Union Européenne ou les Etats-Unis d’agir de telle sorte que le peuple tchadien bénéficie des « mêmes choses que ce à quoi ont droit les populations » de leurs pays.