Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé ce jeudi dans un discours à la Nation, la dissolution du Parlement et l’appel à des élections anticipées, soit une semaine après son retour d’Allemagne, où il était soigné de la Covid-19.
« J’ai décidé de dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN) pour appeler à des élections », a affirmé le chef de l’Etat qui a aussi souhaité «ouvrir ses portes à la jeunesse». Les jeunes devraient avoir «un poids politique» a déclaré le président Tebboune annonçant au passage, la mise en place prochaine d’un Conseil suprême de la jeunesse et de l’Observatoire national de la société civile.
Le chef de l’Etat a évoqué également un remaniement ministériel «dans les 48 heures au maximum», lequel «concernera des secteurs qui enregistrent des déficits dans leur gestion».
Dans son discours, le numéro un algérien a par ailleurs parlé d’une grâce accordée à plusieurs dizaines de détenus du Hirak, mouvement de protestation populaire qui avait poussé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à la démission en 2019.
«Le Hirak béni a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder la grâce présidentielle à une trentaine de personnes pour lesquelles une décision de justice avait été rendue ainsi qu’à d’autres pour lesquelles aucun verdict n’a été prononcé. Entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de demain leur familles», a-t-il promis.
Le président a voulu jouer à l’apaisement à la veille du deuxième anniversaire le 22 février, de ce soulèvement populaire qui revendique depuis février 2019, un changement radical du régime en place à Alger depuis l’indépendance du pays.
Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), environ 70 personnes seraient actuellement en prison, en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.