La Banque centrale soudanaise a annoncé, dimanche 21 février, la dévaluation de la monnaie locale, la livre soudanaise, en vue d’uniformiser le taux de change, et par conséquent de stabiliser l’économie du pays.
« La décision vise à unifier et à stabiliser le taux de change (…) à transférer les ressources du marché parallèle vers le marché officiel, et à centraliser les envois de fonds des Soudanais travaillant à l’étranger par les canaux officiels», précise la Banque central dans un communiqué.
Au Soudan, le marché parallèle a une véritable mainmise sur les ressources en devises, compte tenu du taux de change élevé qu’il propose. La veille, ce taux a atteint les 375 livres pour un dollar, contre 55 livres fixés officiellement par la Banque centrale.
« L’uniformisation du taux de change limitera la contrebande de marchandises et de devises, et comblera les lacunes pour empêcher les spéculateurs de bénéficier de l’écart entre le prix officiel et le prix proposé sur le marché parallèle », poursuit le document qui précise aussi que la Banque disposera de tous les pouvoirs pour intervenir sur les taux de change en cas de dépassement du plafond qu’elle aura préalablement fixé.
La décision de la Banque centrale, a effet immédiat, répond aux attentes des institutions financières régionales et internationales. En effet, le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs de fonds réclamaient la dévaluation de la livre soudanaise, considérant que l’économie du pays ne pouvait pas tenir avec un cours officiel de la livre largement inférieur à celui du marché noir.
La mesure fait partie d’une série de réformes lancées par Khartoum pour attirer des investissements étrangers, mais également pour favoriser un allègement de sa dette et accéder aux prêts des institutions internationales.
Le gouvernement de transition qui vient d’être mis en place a, entre autres, pour tâches de relever l’économie qui a été affectée par de nombreuses années de sanctions économiques américaines.