La commission anticorruption en Afrique du Sud a réclamé lundi, auprès de la Cour constitutionnelle, la condamnation de l’ancien président Jacob Zuma à deux ans de prison pour outrage.
La commission chargée d’enquêter sur la corruption généralisée durant les neuf années au pouvoir de Zuma, ne tolère plus les manœuvres menées par l’ancien président pour éviter de s’expliquer, accumulant les recours ou faisant valoir son droit au silence.
En effet, en dépit de la décision rendue en janvier dernier par la plus haute juridiction du pays, obligeant Zuma à comparaître devant la commission d’enquête, tout en lui ôtant le droit à garder le silence, ce dernier refuse toujours d’obtempérer et donc de témoigner.
L’ancien chef d’Etat n’a témoigné qu’une seule fois devant la commission, en juillet 2019, soit une année après la création de cette structure. Il a refusé de répondre à toutes les convocations qui ont suivi, laissant ainsi sans réponses les questions des juges suscitées par une quarantaine de témoignages de hauts fonctionnaires ou d’hommes d’affaires déjà entendus.
Dans son recours urgent déposé auprès de la Cour constitutionnelle, la commission anticorruption demande que l’ex-dirigeant soit puni d’avoir « intentionnellement et illégalement » refusé de faire avancer l’enquête.
Plusieurs figures du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), ont déjà critiqué l’attitude de Zuma qui refuse de se plier à l’injonction de la commission anticorruption et de la Cour constitutionnelle.
Dans un récent communiqué, l’ANC a eu à rappeler l’importance pour ses membres de coopérer avec la commission, estimant que « permettre autre chose conduirait à l’anarchie et ouvrirait les portes à la contre-révolution ».