Huit opposants béninois, dont les dossiers de candidature à l’élection présidentielle d’avril au Bénin avaient été rejetés par la Commission électorale, ont été définitivement écartés du scrutin lundi par la Cour constitutionnelle qui a en revanche retenu trois demandes de candidature.
La nouvelle loi électorale impose au candidat à la présidentielle d’être parrainé par au moins 16 députés ou maires. Or, seuls six de ces 159 élus appartiennent à un parti de l’opposition.
Pour la présidentielle du 11 avril prochain, trois candidatures ont été retenues: celle du président sortant Patrice Talon, qui a recueilli 118 parrainages sur les 159 possibles, et celle de deux opposants quasi-inconnus du grand public. Il s’agit, de l’ancien ministre Alassane Soumanou du parti d’opposition Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), et d’une figure dissidente parmi les opposants, Corentin Kohoué.
Par ailleurs, huit opposants recalés par la Commission électorale avaient déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, mais celle-ci les a tous déboutés, selon les décisions publiées sur le site internet de la Cour.
Parmi eux, Rekiath Madougou, candidate du parti ‘Les Démocrates’ dont le président d’honneur est l’ancien président Thomas Boni Yayi, a dénoncé une «fraude au sommet de l’Etat». Selon elle, sa candidature disposait de 21 parrainages, mais elle accuse les partis de ces élus, en charge de déposer les parrainages à la Commission, de ne pas les avoir transmis.
Le député Ahmed Affo Tidjani, du parti Union progressiste (majorité présidentielle) a affirmé à la presse, avoir voulu donner son parrainage à Mme Madougou, mais en avoir été empêché par son parti.
L’opposition dénonce un scrutin verrouillé par le président sortant, Patrice Talon qui «n’a voulu prendre aucun risque» et «a choisi de sélectionner ses adversaires parmi ses alliés et refusé la compétition aux candidats capables de le battre dans les urnes», a déploré Joel Aïvo, candidat de la coalition de certains partis de l’opposition et son dossier a été rejeté pour «défaut de parrainages».
Aux législatives d’avril 2019, aucun des partis de l’opposition n’avait été autorisé à présenter de liste et, à l’issue des municipales d’avril 2020, boycottées par une partie des opposants, seuls six maires de cette mouvance ont été élus.