La situation au Tigré, une région dissidente au nord de l’Ethiopie serait «militairement, humainement et sur le plan humanitaire, incontrôlable», a affirmé l’émissaire de l’Union européenne (UE), Pekka Haavisto, à l’issue de sa mission dans ce pays est-africain dans une déclaration à la presse mardi à Bruxelles. La veille, il a rendu compte de sa mission aux ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l’UE.
Sur instruction du Premier ministre Abiy Ahmed, l’armée éthiopienne a lancé, depuis début novembre 2020, une offensive sur le Tigré en vue de traquer les dirigeants du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), un parti qui dirigeait la région et contestait l’autorité du gouvernement fédéral.
Si Addis-Abeba a déjà annoncé la fin de l’opération, les témoignages des observateurs soutiennent que les combats continuent encore. L’armée éthiopienne contrôle les endroits stratégiques de la région, tandis que les leaders du TPLF, en fuite, promettent de poursuivre la lutte.
«Cette opération a duré plus de trois mois et nous n’en voyons pas la fin», a déploré Haavisto qui a été reçu durant sa mission à Addis-Abeba, par le Premier ministre Abiy Ahmed.
Au sujet de l’implication des forces de l’Erythrée voisine dans le conflit au Tigré, l’émissaire a évoqué une « question (…) extrêmement sensible », soulignant qu’il n’y a pas de réponse claire de la part des autorités éthiopiennes « sur l’emplacement ou l’ampleur de leur présence ».
« Nous avons besoin du feu vert du gouvernement éthiopien pour négocier l’accès aux zones contrôlées par l’Erythrée et aux zones contrôlées par l’opposition », a-t-il déclaré.
Pour rappel, l’UE et les Etats-Unis ont déjà exigé le retrait des troupes érythréennes du territoire du Tigré. Par ailleurs, la communauté internationale continue de réclamer un accès humanitaire total dans la région du Tigré.