Le ministre nigérien de l’Intérieur, Alkache Alhada a fait état ce jeudi, de la mort de deux personnes et l’arrestation de 468 autres, depuis la proclamation, deux jours plus tôt, des résultats du deuxième tour de la présidentielle par la Commission électorale indépendante.
Le candidat malheureux, l’ancien président Mahamane Ousmane, a refusé de reconnaitre la victoire de son adversaire, Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir. Tout en dénonçant un « hold-up électoral », il s’était proclamé vainqueur avec 50,3% des suffrages exprimés, peu avant l’annonce des résultats officiels.
Depuis, les partisans de l’opposition ont manifesté dans plusieurs endroits du pays, dont la capitale Niamey, pour protester contre les résultats de la Commission électorale.
Concernant les deux personnes décédées, l’une a succombé à une crise d’épilepsie pendant une manifestation et l’autre, un garde du corps d’un candidat du premier tour de la présidentielle, a été tuée par balles, selon les précisions du ministre. Au nombre des personnes arrêtées figurent des hommes politiques.
Six maisons dont celle du correspondant de Radio France International (RFI), Moussa Kaka, ont été vandalisées à Niamey par des personnes non encore identifiées.
L’opposant Hama Amadou, qui n’a pas pu être candidat à la présidentielle pour une condamnation en 2017, est recherché par les forces de l’ordre. Il serait, d’après le ministère de l’Intérieur, le principal « responsable » des troubles ayant éclaté dans la capitale.
Tous ces incidents pourraient saper les propos du président sortant, Mahamadou Issoufou, qui s’était félicité d’être « le premier président démocratiquement élu » de l’histoire du Niger « à pouvoir passer la main à un autre président démocratiquement élu ».
« La transition est en cours. La passation pacifique qui a fait défaut au Niger depuis des décennies va avoir lieu. C’est un événement majeur dans la vie politique de notre pays », avait-il déclaré après avoir voté.
Dans un communiqué conjoint, l’ONU et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) condamnent fermement « des actes de violences survenus suite à la proclamation des résultats provisoires et appellent toutes les parties prenantes à la retenue » et à se conformer aux dispositions légales qui garantissent le déroulement pacifique du processus électoral.