Les Etats-Unis seraient «sérieusement préoccupés par les atrocités rapportées et la détérioration de la situation globale au Tigré», la région dissidente du nord de l’Ethiopie, où un conflit oppose les dirigeants locaux au gouvernement d’Addis-Abeba, a annonce le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans une déclaration du publiée samedi sur le site officiel du Département d’Etat.
« Nous condamnons fermement les meurtres, les expulsions et déplacements forcés, les agressions sexuelles et autres violations et abus extrêmement graves des droits de l’homme par plusieurs parties, et nous sommes également profondément préoccupés par l’aggravation de la crise humanitaire» au Tigré, a indiqué le chef de la diplomatie américaine.
L’administration de Joe Biden a réagi suite à un rapport d’Amnesty International qui dénonce la tuerie de centaines de civils par l’armée érythréenne en novembre 2020 au Tigré, un massacre qualifié de potentiel crime contre l’humanité.
L’ONG s’est appuyée sur des témoignages de survivants, mais le gouvernement érythréen a toujours démenti la présence de soldats érythréens dans la région.
Blinken a appelé au «retrait immédiat» des forces érythréennes de la région du Tigré. Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que les Etats-Unis demandent aux soldats de l’Erythrée de se retirer du Tigré, depuis que l’armée éthiopienne avait lancé, le 4 novembre dernier, une offensive pour chasser les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait la région et défiait le pouvoir central d’Addis-Abeba.
Le Secrétaire d’Etat américain a plaidé pour une concertation internationale en vue de résoudre la crise au Tigré. «Nous demandons à nos partenaires internationaux, en particulier l’Union Africaine et les partenaires régionaux d’œuvrer avec nous, pour résoudre la crise au Tigré, y compris à travers une action à l’ONU ou tout autre institution pertinente», a-t-il indiqué.
Depuis le début des combats au Tigré, l’accès des étrangers dans la région est toujours limité par les autorités d’Addis-Abeba.