Les Etats-Unis se disent « profondément troublés » par des informations relatives à un raid militaire mené le 1er mars 2020 à Ebam, dans la région du Sud-ouest du Cameroun, et qui a entraîné des violences contre des civils, selon un communiqué publié mardi sur le site de l’ambassade américaine à Yaoundé.
« Nous condamnons toutes les violences qui ciblent les civils », affirme le communiqué, appelant « à une enquête immédiate sur l’incident présumé et à ce que les auteurs soient tenus pour responsables ».
Pour la représentation diplomatique, « le fait que cette attaque, si elle est avérée, ait pu être méconnue pendant un an témoigne du rôle important que jouent la société civile et les organisations médiatiques pour aider les gouvernements à respecter leurs obligations envers leur peuple ».
Les informations sur ce raid militaire ont été relayées fin février passé par Human rights watch (HRW), dans un rapport qui accuse l’armée camerounaise de plusieurs faits.
Lors d’une attaque commise dans le village d’Ebam, dans le département de la Manyu (région du Sud-Ouest, « par des soldats camerounais le 1er mars 2020, au moins 20 femmes – dont quatre femmes handicapées – ont été violées, un homme tué et 35 autres arrêtés », affirme HRW.
Pour l’ONG, cette attaque constitue « l’une des pires perpétrées par l’armée camerounaise ces dernières années ». Elle regrette qu’elle n’ait fait l’objet d’aucun intérêt de la part des autorités.
« Un an plus tard, les survivants de l’attaque d’Ebam ont désespérément besoin de justice et de réparations et sont choqués de voir que ceux qui leur ont fait subir des violences sont libres et que leurs actes sont restés sans conséquence », indique Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch, qui exhorte Yaoundé à mener d’urgence une enquête indépendante sur cette attaque avec le soutien de l’ONU et de l’Union africaine.