La candidate du parti «Les Démocrates» à la présidentielle du 11 avril 2021 au Bénin, Reckya Madougou, a été arrêtée mercredi soir et conduite à la brigade économique et financière de Cotonou (BEF).
Madougou a été interpellée après sa participation à un meeting tenu à Porto-Novo par une coalition de l’opposition, le Front de restauration de la démocratie.
Selon son avocat, Me Renaud Agbodjo, c’est le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) qui a signé son mandat d’amener. Mais elle aurait été arrêtée sans une convocation au préalable.
Agbodjo a dénoncé cette arrestation «visiblement politique, totalement arbitraire et illégale et qui viole les principes les plus élémentaires des droits de l’homme, des droits humains».
La candidature de Reckya Madougou à la présidentielle a été recalée par la Commission électorale. Pour sa défense, c’est bien cette candidature qui «gêne», quoi que sa cliente serait probablement interpellée pour «association de malfaiteurs et terrorisme».
Son arrestation est intervenue après celle de deux autres membres du parti «Les Démocrates», Bio Dramane Tidjani et Reckya Madougou, pour les mêmes motifs. Ils seraient soupçonnés de vouloir organiser des troubles pendant l’élection présidentielle.
Frédéric Joël Aïvo, un autre prétendant dont la candidature a été également rejetée, assistait lui aussi au meeting de Porto-Novo et c’est lui qui a expliqué les circonstances de l’arrestation sa collègue Madougou.
Elle a « évidemment tout mon soutien et celui de tout le Front (…) Il s’agit d’un combat pacifique mais résolu devant lequel nous ne reculerons pas, quels que soient les intimidations, les obstacles et les brimades », a-t-il affirmé sur sa page Facebook.
Le procureur spécial de la CRIET devrait s’exprimer ce jeudi devant la presse, pour apporter plus de précisions sur ces arrestations. Une affaire à suivre.