L’ensemble des résultats officiels des législatives du samedi 6 mars en Côte d’Ivoire ne sont pas encore communiqués, mais l’opposition et le pouvoir revendiquent, chacun de son côté, la victoire.
«Nous revendiquons la victoire (…) Nous pensons être autour de 128 sièges avec nos alliés», a déclaré Niamkey Koffi, coordinateur général du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) pour les législatives, ce dimanche au cours d’une conférence de presse tenue à Abidjan. L’Assemblée nationale ivoirienne est constituée de 255 députés.
«Notre inquiétude, c’est la manipulation des résultats», a ajouté Koffi, profitant de l’occasion pour mettre en garde le gouvernement «contre toute tentative qui fausserait la sincérité du scrutin». Il a déjà estimé que les résultats provisoires communiqués dimanche par la Commission électorale indépendante (CEI), sont émaillés «de tricheries, de tripatouillages et de manipulations».
Plus tard, dans la même journée, c’était au tour du pouvoir de clamer avoir remporté le scrutin. «Notre objectif était de remporter autour de 60 % des sièges, nous y sommes», a déclaré Adama Bictogo, numéro deux du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir).
Les législatives ont enregistré la participation du Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, après presque 10 ans de boycott de différents scrutins.
Le PDCI a formé une alliance avec le parti Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), une coalition qui regroupe également le PFI pro-Gbagbo. Bédié avait déclaré avant le vote que l’opposition devait obtenir suffisamment d’élus à l’Assemblée nationale pour empêcher «la consolidation d’un pouvoir absolu» du président Ouattara et de son parti.
Le scrutin s’est déroulé dans le calme, contrairement à la présidentielle d’octobre 2020 remportée par le président sortant, Alassane Ouattara qui brigue ainsi un troisième mandat.