L’Ethiopie a réagi, samedi 13 mars, aux propos du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui a dénoncé trois plus tôt des « actes de nettoyage ethnique » au Tigré et la présence de forces érythréennes dans la région éthiopienne d’Amhara.
« Les allégations, ou plutôt les véritables accusations, de nettoyage ethnique des Tigréens (faites) par le secrétaire d’Etat américain Antony J. Blinken lors de son témoignage devant le comité de la Chambre des Affaires étrangères le 10 mars 2021, est un jugement complètement infondé et fallacieux envers le gouvernement éthiopien », a considéré la diplomatie éthiopienne dans un communiqué.
Et d’insister, « rien, pendant ou après la fin de la principale opération de maintien de l’ordre au Tigré, ne peut être identifié ou défini d’aucune manière comme un nettoyage ethnique ciblé, intentionnel, contre quiconque dans la région. C’est pourquoi le gouvernement éthiopien s’oppose vigoureusement à de telles accusations ».
Addis-Abeba a en même temps signifié que cette divergence de points de vue avec les Etats-Unis, n’affecte en rien sa volonté de maintenir sa relation bilatérale avec Washington.
Le gouvernement éthiopien «s’est engagé à travailler en étroite collaboration avec l’actuelle administration américaine afin de renforcer et de dynamiser cette importante relation bilatérale au cours des années à venir », précise el communiqué.
Il s’est dit aussi ouvert à une collaboration «positive et constructive avec toutes les parties prenantes régionales et internationales concernées, pour répondre aux graves allégations de violations des droits de l’homme et de crimes».
L’armée éthiopienne a lancé une offensive sur le Tigré, région dissidente au nord de l’Ethiopie depuis début novembre dernier. Alors que les combats n’ont pas encore totalisé pris fin, les Etats-Unis ont appelé à une mobilisation internationale et surtout africaine, sur la question tigréenne.
Jusqu’à présent, l’accès est toujours limité dans cette région, ce que dénoncent des organisations humanitaires de l’ONU, ainsi que des journalistes. Récemment, Michelle Bachelet, Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, a appelé à une enquête objective et indépendante sur les abus au Tigré.