La Cour de justice des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a ordonné lundi au Cap-Vert de libérer l’homme d’affaires colombien Alex Saab, un proche du président vénézuélien Nicolas Maduro, et de mettre fin aux procédures de son extradition contre sa volonté vers les Etats-Unis.
Dans un arrêt rendu lundi, la Cour de la CEDEAO estime sans base juridique l’interpellation le 12 juin 2020 d’Alex Saab (la «notice rouge» d’Interpol -demande d’arrestation à des fins d’extradition émise par les Etats-Unis- est datée du lendemain, le 13 juin).
Elle «ordonne» au Cap-Vert de «libérer immédiatement» Alex Saab et de mettre fin à «toutes les procédures visant à l’extrader (M. Saab) aux Etats-Unis». Le Cap-Vert devra lui verser 200.000 dollars (167.000 euros) d’indemnités pour les «dommages moraux subis en raison de sa détention illégale».
Axel Saab, 49 ans, est accusé par Washington de tirer les ficelles d’un vaste réseau ayant permis au dirigeant socialiste Nicolas Maduro et à son régime de détourner à leur profit, de l’aide alimentaire à destination du peuple Vénézuélien.
Avec son associé Alvaro Pulido, également inculpé pour blanchiment d’argent, Alex Saab aurait transféré 350 millions de dollars (285 millions d’euros) hors du Venezuela sur des comptes étrangers qu’ils possédaient. Les deux hommes encourent aux Etats-Unis jusqu’à 20 ans de prison.
Saab avait été interpellé lors d’une escale technique de son avion au Cap-Vert le 12 juin 2020. Le 4 janvier, la justice capverdienne avait confirmé en appel son extradition, autorisée en première instance en août.
Caracas, qui a accordé à Saab la nationalité vénézuélienne et le titre diplomatique d’«envoyé spécial», considère sa détention sur l’archipel africain comme «arbitraire».