Les géants pétroliers Eni et Shell, qui étaient soupçonnés par le parquet italien d’avoir versé de pots-de-vin pour l’obtention d’une licence d’exploration pétrolière au Nigeria, ont été relaxés mercredi en première instance par un tribunal de Milan.
Une grande satisfaction pour les deux groupes qui ont toujours nié les faits dont ils étaient reprochés. L’avocate de Claudio Descalzi, patron de l’italien Eni, a déclaré que son client « est réhabilité dans sa réputation professionnelle et Eni en tant que grande entreprise ».
« Nous avons toujours maintenu que l’accord de 2011 était légal », a fait part Shell dans un communiqué, après la décision du tribunal.
L’affaire remonte en effet à 2011. Pour le parquet italien, les deux pétroliers avaient versé 1,092 milliard de dollars de pots-de-vin, sur un total de 1,3 milliard de pots-de-vin, pour l’acquisition au Nigeria d’une licence d’exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245.
Il avait requis, en juillet dernier, des peines de huit ans de prison pour corruption contre Claudio Descalzi et son prédécesseur Paolo Scaroni, patron d’Eni au moment des faits.
Pour Shell, le parquet avait demandé une peine de sept ans et quatre mois de prison pour Malcolm Brinded, ex-directeur général de la division Exploration et Production de l’entreprise.
Enfin, du côté des autorités nigérianes, il avait préconisé dix ans de prison pour l’ancien ministre du Pétrole, Dan Etete. Ce dernier fait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par Abuja et serait toujours recherché.
Le jugement du tribunal a provoqué, sans surprise, la déception des ONG qui sont à l’origine de l’enquête judiciaire. Le cas du britannique Global Witness qui a estimé que « ce jugement n’est pas le dernier mot dans ce scandale ». Cette ONG a invité le parquet de Milan « d’envisager toutes les options pour un appel ».