La défense de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a dit jeudi se concentrer sur la procédure judiciaire en cours contre leur client plutôt que de répondre publiquement à l’intervention devant les télévisions de celle qui l’accuse de viols.
L’affaire Sonko a connu un nouveau rebondissement mercredi soir quand la plaignante, Adji Sarr, âgée d’une vingtaine d’années, a maintenu devant plusieurs caméras de télévisions que le député l’avait violée à plusieurs reprises dans le salon de beauté de Dakar où il venait se faire masser, et l’avait menacée de mort si elle parlait. Elle a dit qu’elle était enceinte de ses œuvres. Elle a démenti que sa plainte soit une manipulation de la part du camp présidentiel, comme le proclame le parlementaire de l’opposition. Elle a mis au défi M. Sonko de «jurer sur le Coran» qu’il n’avait jamais eu de rapport sexuel avec elle.
«Nous n’avons aucun commentaire à faire sur ça, nous préférons suivre la procédure au plan judiciaire et ne pas nous épancher dans les médias ou sur les réseaux sociaux», a dit Me Bamba Cissé, l’un des avocats de M. Sonko.
Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, dément catégoriquement ces accusations. Il dénonce un «complot» ourdi par le président lui-même pour l’écarter de la présidentielle de 2024 dont il s’annonce comme l’un des principaux concurrents.
Il a été inculpé le 8 mars pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire, après cinq jours de garde à vue. Les conditions de son contrôle judiciaire lui interdisent de s’exprimer sur l’affaire.
L’arrestation d’Ousmane Souko a déclenché début mars les pires troubles qu’ait connus depuis longtemps ce pays réputé pour sa stabilité en Afrique de l’Ouest.