Les rumeurs couraient depuis quelques jours en Centrafrique sur la volonté de l’ex-président, François Bozizé, de prendre la tête de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une rébellion qui veut renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra, réélu en janvier dernier.
Le porte-parole de la CPC, Serge Bozanga, a confirmé dimanche cette information, nuançant que l’ancien président a répondu à «l’appel» de la coalition, lui demandant de prendre sa direction «en qualité de coordinateur général».
Cette Coalition est née en décembre dernier, lorsque six puissants groupes armés ont décidé d’unir leurs forces. Leur objectif était d’abord d’empêcher la tenue du scrutin, mais l’élection ayant bien eu lieu le 27 décembre, à présent ce mouvement de rébellion cherche à renverser le régime en place à Bangui.
Après la réélection de Touadera, une première tentative de la CPC de marcher sur Bangui, le 13 janvier, a été avortée par les forces armées centrafricaines appuyées par les Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA). Aussi, des villes prises par les rebelles pendant leur offensive sont en train d’être libérées.
Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un coup d’Etat, avait été chassé en 2013 par une coalition de groupes armés, la Séléka. Depuis la création de la CPC, le gouvernement accusait Bozizé d’être à sa tête, ce qu’il niait toujours.
Il s’était porté candidat pour la présidentielle de décembre dernier, mais sa candidature n’avait pas été retenue par la Cour constitutionnelle en raison des sanctions de l’ONU à son encontre. Pour les Nations unies, Bozizé avait soutenu des milices d’autodéfense coupables de crimes de guerre et contre l’humanité, entre 2013 et 2014.
Depuis huit ans pratiquement, la Centrafrique traverse une guerre civile et plus des deux tiers de son territoire national sont contrôlés par les groupes armés. Un accord de paix signé en février 2019 entre 14 mouvements armés et le gouvernement n’a pas donné les résultats escomptés.