Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a reconnu, mardi 23 mars devant les parlementaires, la présence des soldats érythréens et les dégâts occasionnés dans la région du Tigré, la région dissidente du nord de l’Ethiopie, faisant état de bavures de l’armée érythréenne et éthiopienne.
« La guerre est destructrice, elle fait beaucoup de mal. Il y a eu des dégâts dans la région du Tigré. Malgré la propagande et les mensonges, des informations indiquent qu’il y a eu des viols et des pillages de propriétés», a-t-il déclaré.
Si jusqu’à présent Addis-Abeba et Asmara ont toujours nié la présence de l’armée érythréenne dans la région en proie aux combats, Abiy a indiqué que l’Erythrée avait fait «une faveur» à l’Ethiopie en intervenant dans ce conflit.
Mais il a déploré le «dommage» occasionné par l’armée érythréenne au peuple éthiopien, le qualifiant d’«inacceptable ». « Nous ne l’acceptons pas parce que c’est l’armée érythréenne, et nous ne l’accepterions pas s’il s’agissait de nos soldats. La campagne militaire était contre nos ennemis clairement ciblés, pas contre le peuple. Nous en avons discuté quatre ou cinq fois avec le gouvernement érythréen», a poursuivi le premier ministre.
Il a précisé que «le gouvernement érythréen a sévèrement condamné les abus présumés et déclaré qu’il prendrait des mesures contre tout soldat qui en serait accusé».
A en croire les propos de ce responsable, l’Erythrée aurait décidé de s’impliquer dans le conflit en raison des «tirs de roquettes» lancés sur son territoire par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait le Tigré.
Ces derniers jours, la communauté internationale a appelé plus d’une fois, au retrait de l’armée érythréenne de l’Ethiopie, ainsi qu’à l’ouverture d’une enquête pour identifier les auteurs des massacres contre les nombreux civils au Tigré.
Le Premier ministre Abiy Ahmed avait lancé le 4 novembre dernier, une offensive militaire dans la région dans l’objectif de renverser le TPLF qui était au pouvoir.
Fin novembre, il avait proclamé la victoire, mais sur le terrain les combats se poursuivent encore selon les témoignages des civils et des humanitaires. L’armée éthiopienne est aux trousses des responsables du TPLF qui sont en fuite.