Des indiscrétions qui ont fuité du Palais El Mouradia rapportent que le président Abdelmajid Tebboune a piqué une crise de nerfs mardi, après les imposantes manifestations estudiantines au cours desquels de nombreux Algériens ont de nouveau hissé, en tête des cortèges, le désormais incontournable slogan un « État civil et non militaire ».
Tebboune est d’autant plus exaspéré qu’il est convaincu que les Algériens ne le considèrent pas comme le vrai chef d’État, mais quasiment un supplétif de l’homme fort du pays, le chef d’état-major de l’armée, le général Said Chengriha.
Pour le président, cette situation intenable où le chef d’État est regardé par la population comme un simple figurant, ne fait que conforter l’image dégradée que le pays renvoie de lui-même au niveau international.
Les rapports des différents centres d’analyses stratégiques ne cachent, en effet, plus leur inquiétude de la situation politique en Algérie et de l’impasse dans laquelle se trouve le régime, surtout que les protestations du Hirak ne font que se renforcer et qu’aucune perspective de dénouement de la crise ne pointe à l’horizon.
Ce blocage a encore été souligné mardi au Parlement européen, où les débats de la sous commission des droits de l’homme se sont alarmés de la rupture accrue entre le régime et la population, et d’une situation économique inquiétante, avec un taux de chômage explosif parmi les jeunes.