Après l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), c’est au tour du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) de déposer, ce lundi 29 mars, un recours auprès de la Cour constitutionnelle du Congo-Brazzaville, en vue d’obtenir l’annulation de l’élection présidentielle du 21 mars, gagnée par le président sortant, Denis Sassou Nguesso, selon les résultats provisoires de la Commission électorale.

Le RDD est un parti allié qui a soutenu le candidat Guy-Brice Parfait Kolélas, décédé le jour même du scrutin. Son leader, Jean-Jacques Serge Yhombi Opango, qui a précisé avoir déposé le recours en annulation à titre personnel, a dit s’appuyer sur l’article 70 de la Constitution pour soutenir son initiative.

Cet article prévoit que «si avant le premier tour un des candidats décède ou se trouve définitivement empêché, la Cour constitutionnelle prononce le report de l’élection».

Opango estime que Kolélas a été bien «empêché» de participer au scrutin à cause de la maladie. Deux jours avant le vote, il n’avait pas pu prendre part au meeting clôturant sa campagne électorale, a-t-il précisé, ajoutant qu’«il est rentré en clinique dès 14 heures et il s’en est suivi son décès».

Pointant également du doigt le «désordre» dans lequel se serait tenu le scrutin, l’opposant a confirmé que son «recours a été réceptionné par la Cour» et attend «ce que les juges décideront».

Le candidat malheureux Mathias Dzon, président de l’ARD, avait lui aussi, déposé son recours le 25 mars pour réclamer également l’annulation du scrutin.

L’existence de nombreuses irrégularités, la proclamation précipitée des résultats et la non application de l’article 70 de la Constitution du fait de l’empêchement définitif d’un des candidats en lice, sont les principales raisons ayant motivé sa démarche.

L’opposant Dave Uphrem Mafoula, 38 ans, le benjamin des sept candidats en lice, a, pour sa part, décidé de prendre acte des résultats provisoires. Il a félicité Sassou Nguesso «par amour patriotique» et souligné que le peuple s’attend à une «gouvernance juste et équitable».

Les résultats provisoires officiels qui restent à confirmer donnent 88,57 % des voix à Sassou qui brigue un nouveau mandat après 36 ans au pouvoir, 7,84 % des suffrages pour Kolélas et 1,90 % des voix pour Dzon. Le taux de participation à l’élection a été de 67,55 %, d’après la Commission électorale.