Les médecins des hôpitaux publics au Nigeria, en discussion depuis plusieurs jours avec les autorités au sujet de leurs revendications, ont finalement mis à exécution leur menace d’entamer une grève.
Ce jeudi 1er avril, les blouses blanches ont brillé par leur absence dans leurs lieux de travail. La grève est organisée précisément par l’Association nationale des internes (NARD) qui est constituée de 40% des médecins du pays.
Les médecins réclament de la part des autorités le paiement de leurs arriérés de salaires, ainsi qu’une augmentation des moyens alloués aux hôpitaux publics qui font face à un manque de lits, de médicaments et de kits de protection.
La grève intervient dans un contexte où nombreux leaders d’opposition se sont soulevés contre le voyage du président Muhammadu Buhari à Londres pour des raisons médicales.
« Aidez-nous à ramener M. Buhari à la maison pour qu’il puisse faire son check-up médical dans l’un des hôpitaux “magnifiques et performants” qu’il a construit pour le Nigeria ! », a ironisé mercredi un opposant indépendant, Omoyele Sowore, qui a appelé les Nigérians de la diaspora, notamment les médecins, à « occuper les hôpitaux » londoniens.
« Cette visite médicale est la conséquence directe de l’échec de son gouvernement à réparer le système de santé », a, pour sa part, souligné le Parti populaire démocratique (PDP), principal parti d’opposition, dans un communiqué publié mardi.
Son porte-parole, Kola Ologbondiyan, a indiqué que le PDP « s’inquiète du fait que la présidence Buhari ne prenne aucune mesure pour rétablir notre système de santé, mais que l’argent des contribuables serve à payer les voyages médicaux du président à l’étranger ».
Réagissant à la grève des médecins, les autorités ont estimé que l’arrêt provisoire de leur travail risque de fragiliser davantage le système de santé, en pleine crise sanitaire.