Les autorités éthiopiennes ont fait part, samedi 3 avril, du début du retrait des soldats érythréens combattant au Tigré, région du nord de l’Ethiopie secouée par un conflit qui dure depuis cinq mois.
Dans un communiqué publié sur Internet, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré que «les troupes érythréennes qui avaient franchi la frontière lorsqu’elles ont été provoquées par le TPLF [Front de libération du peuple du Tigré] ont maintenant commencé à évacuer», et l’armée éthiopienne est désormais «chargée de garder la frontière nationale».
Cette déclaration intervient juste quelques jours après que le Premier ministre Abiy Ahmed ait reconnu la présence de ces soldats de l’Erythrée au Tigré. « L’Erythrée est intervenue au Tigré, car elle craignait pour sa sécurité nationale», avait, entre autres, indiqué le chef du gouvernement devant le Parlement, dénonçant en même temps les abus perpétrés par les troupes érythréennes.
Les propos de la diplomatie éthiopienne interviennent également au lendemain d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ayant réclamé, à cette occasion, un retrait «rapide, inconditionnel et vérifiable» des forces érythréennes.
Plusieurs sources soutiennent que les forces d’Erythrée étaient venues en appui aux forces fédérales éthiopiennes pour déloger les dirigeants du Tigré qui tenaient tête au pouvoir central d’Addis-Abeba. Ces troupes érythréennes sont accusées, par des ONG de défense des droits de l’homme, d’avoir commis des massacres, viols, ou encore pillages au Tigré.
Reste désormais à vérifier leur retrait effectif, alors que le Tigré reste difficile d’accès. D’aucuns attendent la confirmation du départ des forces érythréennes par des sources indépendantes, pour y croire. Quelques observateurs craignent qu’il ne soit question que d’un simple effet d’annonce.
Le G7 a aussi souhaité «la fin de la violence et la mise en place d’un processus politique clair, inclusif et acceptable pour tous les Ethiopiens, y compris ceux du Tigré».