Le leader du parti «Ensemble pour la République», Moise Katumbi, a annoncé, samedi 10 avril dans un communiqué, avoir pris la tête de Lamuka, principale coalition politique de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC), succédant à Martin Fayulu Madidi, dans le cadre de la présidence tournante de la plateforme politique, qui s’opère tous les six mois.
«A la fin du mandat du coordonnateur en exercice, la passation des pouvoirs est automatique. Elle n’est pas sujette à une cérémonie officielle (…) et conformément au calendrier de rotation pour la coordination tournante fixé par le communiqué final du présidium de Lamuka le 11 octobre 2020, monsieur Moïse Katumbi exerce la coordination de la plateforme à partir de ce samedi 10 avril 2021», précise Katumbi dans un communiqué.
Mais Fayulu s’oppose à cette personnalité pour la simple raison qu’elle avait rejoint l’Union sacrée prônée par le président Félix-Antoine Tshisekedi, et rappelant que les lois du pays ne permettent pas de faire partie de deux organisations politiques différentes et opposées.
«Moise Katumbi n’est plus membre de la plateforme politique Lamuka, et par conséquent, il ne peut plus en assurer la présidence tournante», a-t-il déclaré.
Pour joindre le geste à la parole, Fayulu a transféré samedi le flambeau à l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito, pour l’exercice semestriel entamé le 10 avril.
Martin Fayulu, candidat malheureux de la présidentielle de décembre 2018, gagnée par Tshisekedi, réclame toujours la victoire du scrutin. La plateforme Lamuka était derrière Fayulu pour cette élection. Pour ce dernier, le geste de Katumbi de rejoindre l’Union sacrée de la Nation est une trahison pure et simple.
Les enjeux sont énormes, alors que les élections de 2023 occupent déjà les esprits. Moise Katumbi et Martin Fayulu sont deux de quatre fondateurs de la plateforme Lamuka.