La justice sénégalaise a refusé de répondre favorablement à une demande de libération temporaire pour six mois introduite par les avocats de l’ancien président tchadien Hissène Habré, pour des raisons de santé de leur client.
L’ex-président reste donc en prison à Dakar et n’aura pas la possibilité de passer le mois sacré de Ramadan aux côtés de sa famille. Pourtant, en avril 2020, en pleine pandémie de Covid-19, la même justice lui avait accordé une autorisation de sortie de prison de 60 jours. Le juge de l’application des peines avait indiqué le fait que Habré était « particulièrement vulnérable à ce coronavirus ». Il était également question de libérer la place dans sa prison, pour accueillir les prisonniers qui étaient contraints de se mettre en quarantaine.
La décision de la justice a par contre répondu aux attentes du collectif des victimes qui s’était opposé à la sollicitation de l’autorisation de sortie et qui continue à réclamer, par ailleurs, les indemnisations décidées lors du procès.
Habré qui avait dirigé son pays de 1982 à 1990 avait été condamné à perpétuité en mai 2016 par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Selon une enquête d’une commission tchadienne, la répression menée par son régime avait fait 40 000 morts.
L’ancien chef d’Etat, âgé actuellement de 79 ans, avait été renversé en 1990 par l’actuel chef d’Etat Idriss Déby.