Les autorités burundaises ont libéré, ce lundi 26 avril, au moins 1.300 prisonniers, au cours d’une d’une cérémonie organisée à cet effet et présidée par le chef de l’Etat, le général Evariste Ndayishimiye, en présence des membres du gouvernement, des députés et de diplomates étrangers.
Il s’agit de la première étape de la mise en œuvre d’une grâce présidentielle annoncée lors des vœux de fin d’année 2020. Le mois dernier, un décret présidentiel avait ordonné la libération de 5.255 prisonniers dans l’objectif de «désengorger» des prisons du pays qui s’avèrent surpeuplées et, par conséquent, d’améliorer les conditions de détention. Mais la mesure avait été reportée en raison «des erreurs» constatées sur les listes des détenus concernés.
En tout, quelques 3 000 détenus devraient retrouvés immédiatement la liberté. Les prisonniers concernés sont ceux dont les peines sont inférieures ou égales à 5 ans, ainsi que les condamnés pour corruption, qui auraient remboursé les montants détournés.
Les autres détenus, dont la peine a été diminuée de moitié, seront libérés dans les prochaines semaines. L’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodeh) a regretté que « les prisonniers à caractère politique n’aient pas bénéficié » de la grâce présidentielle.
Les autorités se félicitent par contre de cette mesure de libération massive de prisonniers, qui est une première dans le pays ; tout en reconnaissant que le désengorgement des prisons reste un défi de taille. Actuellement, les milieux carcéraux comptent près de 14 000 détenus alors que la capacité d’accueil est de 4 100 places.
Coïncidence ou non, certains observateurs font remarquer que la libération des prisonniers intervient à un moment où le chef de la diplomatie burundaise, Albert Shingiro, est en tournée en Europe, où il devrait, entre autres, plaider pour la levée des sanctions européennes qui frappent des responsables burundais depuis le début de la crise politique en 2015.