Le porte-parole du ministère égyptien de la Défense a annoncé, lundi dans un communiqué, L’Egypte a conclu avec la France un accord portant sur l’achat de 30 avions Rafale et leur armement pour une enveloppe estimée à 3,75 milliards d’euros.
« L’Egypte a signé avec la France un accord pour la livraison de 30 avions Rafale. Le contrat a été conclut grâce à un prêt de financement sur plus de dix ans » a-t-il indiqué. L’Egypte dispose déjà de 24 Rafale achetés en 2015.
Ce responsable a ainsi confirmé les informations communiquées quelques heures plus tôt par l’équipe d’investigation Disclose, alertant sur le fait que Paris signe « en secret » la vente de Rafale au Caire.
D’après Disclose, citant des documents officiels, le montant de ce méga-contrat d’armement s’élève à 3,75 milliards d’euros qui seront honorés grâce à des facilités de paiement. L’Egypte aurait obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85% pour financer ces achats.
A s’en tenir toujours aux propos de Disclose, l’accord d’armement conclu entre Paris et Le Caire concerne également deux autres contrats représentant un marché à 200 millions d’euros au profit du missilier MBDA et de l’équipementier Safran Electronics & Defense.
Sans surprise, ce marché conclu entre les deux pays a été dénoncé par certaines ONG de défense des droits de l’homme qui accusent le pouvoir égyptien de grave violations, en se servant de la législation antiterroriste pour réprimer des journalistes, des adversaires et autres acteurs non favorables au régime en place.
« En passant un méga-contrat d’armement avec le gouvernement de Sissi alors que ce dernier préside à la pire répression depuis des décennies en Egypte (…) la France ne fait qu’encourager cette répression impitoyable et se rend complice de ces abus », a martelé Bénédicte Jeannerod, la directrice de Human Rights Watch en France.