Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont dévoilé mardi les noms des nouveaux gouverneurs militaires qui vont diriger le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces du nord-est du pays qui font face à une insécurité croissante et qui ont été placées sous état de siège.
D’après deux ordonnances du président Félix Tshisekedi, lues à la télévision nationale, le lieutenant-général Luboya Nkashama est nommé à la tête de la province du Nord-Kivu, avec comme vice-gouverneur le commissionnaire divisionnaire, Alonga Boni Benjamin.
Le territoire de l’Ituri est placé sous la tutelle du lieutenant-général Ndima Konguba, secondé par le commissaire divisionnaire, Ekuka Lipopo, désigné vice-gouverneur, selon une autre ordonnance.
La période de l’état de siège, qui entrera en vigueur ce jeudi 06 mai, est d’un mois renouvelable. Dans les deux provinces, passant sous administration militaire, les administrateurs actuels seront suspendus, selon les précisions du chef de l’Etat.
« Pour faire face à la situation pendant l’état de siège, les autorités civiles des gouvernements provinciaux de l’Ituri et du Nord-Kivu, celles des entités décentralisées et déconcentrées desdites provinces, seront remplacées par les officiers des forces armées de la RDC et/ou de la police nationale congolaise (PNC) désignés à cet effet », souligne le président.
Tshisekedi avait décrété cet état de siège le 30 avril « au regard de la gravité de la situation dans ces deux provinces, conformément à l’article 85 de la Constitution ».
Mais cette opération visant à éradiquer totalement les violences qui ravagent l’est du pays (riche en ressources minières) est diversement appréciée par la classe politique et la société civile. Si pour certains, il s’agit là d’un espoir concernant le retour vers la paix, d’autres craignent des bavures militaires et policières.