La présidence nigériane a mis en garde des acteurs politiques, sociaux et religieux qui veulent utiliser des moyens non démocratiques pour démettre de force le président Muhammadu Buhari de ses fonctions.
D’après le chargé des communications du chef de l’Etat, Femi Adesina, la présidence dispose «de preuves irréprochables» qui montrent que des politiciens, chefs religieux et groupes ethniques fomentent des projets, avec l’aide extérieure, ayant pour objectif de renverser le président et les institutions démocratiquement élus.
Adesina a souligné que « les Nigérians ont opté pour un régime démocratique, et la seule façon acceptée de changer un gouvernement démocratiquement élu est par le biais d’élections, qui se tiennent à des moments précis dans le pays. Tout autre moyen est manifestement illégal, voire une trahison».
Depuis quelques jours, la tension monte dans le pays, au regard de l’insécurité que le chef de l’Etat n’arrive pas à vaincre, alors que la neutralisation des groupes armés qui était une de ses promesses électorales depuis son premier mandat.
Les groupes Boko Haram et Iswap contrôlent toujours de vastes zones rurales dans le Nord-est du pays et multiplient des attaques contre les soldats et les civils.
Le Nord-ouest enregistre de nombreux enlèvements contre rançon, tandis que le sud-est est secoué par des mouvements séparatistes.
Les populations sont en colère contre les autorités, mais aussi certains responsables qui affichent indirectement leur mécontentement et interpellent le chef de l’Etat.
« Notre nation est en guerre. Ceux qui se sont révélés faibles et incapables doivent apprendre à ravaler leur fierté et à chercher de l’aide », a déclaré Wole Soyinka, lauréat du prix Nobel de littérature. Le Parlement a demandé récemment au président de déclarer l’état d’urgence.
Devant cette situation, l’armée a dû s’exprimer lundi 3 mai, non seulement pour balayer toute probabilité d’un coup d’Etat, mais aussi pour afficher son soutien au président Buhari.
« Nous continuerons à rester apolitiques, subordonnés à l’autorité civile, fermement fidèles au président (…) et à la Constitution de 1999 telle qu’elle a été amendée», a affirmé le porte-parole de l’armée Onyema Nwachukwu, dans un communiqué.