Le géant américain de l’e-commerce, Amazon, qui avait annoncé en avril dernier son installation prochaine en Afrique du Sud, risque d’être buté à l’opposition de certains habitants de la ville sud-africaine, le Cap qui est concernée par ce projet.
Le site choisi pour accueillir le siège africain du groupe américain revêt une importance spirituelle, culturelle et environnementale, aux yeux de quelques descendants des premiers habitants de la région, les peuples Khoï et San, qui craignent que leurs terres ancestrales soient profanées.
«Notre patrimoine sera complètement anéanti (…) Cet endroit a une grande signification spirituelle pour nous», a fait part, à l’AFP, le chef traditionnel Aran Goringhaicona qui est à la tête d’un collectif opposé au projet d’Amazon.
D’après les autorités du Cap, le site était protégé par une désignation patrimoniale provisoire de deux ans, qui a expiré en avril 2020.
Le feu vert donné par la ville pour la construction du complexe d’Amazon, l’annonce de l’investissement immobilier de plus de 281 millions de dollars et de la création de milliers d’emplois directs et indirects, ne suffisent vraisemblablement pas pour convaincre les réfractaires au projet qui ont promis saisir les tribunaux.
« Aller sur le terrain sacré de quelqu’un et construire dessus sous prétexte de créer du travail, c’est un peu tordu », a estimé Tauriq Jenkins, du conseil de Goringhaicona, tout en s’interrogeant : « vous allez fournir un boulot aux Khoï San en leur demandant de déterrer les tombes de leurs ancêtres? ».
En 2019, Amazon avait dû renoncer à installer son deuxième siège américain à New York, face à l’opposition de nombreux élus locaux, ainsi que de plusieurs habitants en colère.