Le processus de «transition démocratique» en cours au Tchad devrait s’achever au bout de 18 mois et déboucher sur des élections «libres, justes et crédibles», tel est le message de l’Union africaine adressé jeudi au Conseil militaire de transition (CMT) qui a pris le pouvoir en avril dernier après la mort du président Idriss Deby.
Le CMT, dirigé par le général Mahamat Idriss Deby, un des fils du défunt président, avait, après la prise du pouvoir, dissous le gouvernement et le Parlement et abrogé la Constitution remplacée par une charte qui définit les modalités de fonctionnement de la transition.
Les nouveaux hommes forts du pays avaient promis des élections «libres et démocratiques» à l’issue de la transition de 18 mois renouvelable une fois.
Cependant, des inquiétudes sont présentes au sein de la société civile et de la classe politique qui craignent un maintien au pouvoir de Mahamat Déby après la transition, d’autant que la charte lui donne « trop de pouvoir ».
« La charte de la transition donne trop de pouvoir, cela donne les pouvoirs d’un chef d’Etat normal. C’est lui qui décide de tout, c’est lui qui révoque qui il veut, il nomme qui il veut. Cela lui laisse aussi la possibilité de modifier la charte quand il le veut et donc de rester au pouvoir », s’est indigné l’activiste Abel Maina.
Plus que l’Union africaine, l’Union européenne plaide aussi pour la tenue des élections le plus rapidement possible et la remise du pouvoir aux civils. Dans une résolution votée jeudi lors d’une session parlementaire à Bruxelles, les députés européens appellent clairement le CMT à un retour rapide et sans entrave à l’ordre constitutionnel.