Les Etats-Unis qui suivent de près la situation du conflit au Tigré, la région dissidente au nord de l’Ethiopie, ont pris ce dimanche, des restrictions de visa contre des responsables éthiopiens et érythréens pour n’avoir pas œuvré en faveur de la fin des affrontements.
Sont précisément visés, des actuels ou anciens responsables gouvernementaux éthiopiens ou érythréens, des membres des forces de sécurité, des éléments des forces régionales et irrégulières de l’Amhara (une autre région éthiopienne) et des membres du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), selon un communiqué du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Des restrictions en matière d’assistance économique et sécuritaire sont également prévues, à l’encontre de l’Ethiopie.
Le conflit du Tigré remonte à début novembre 2020 lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé une opération militaire contre des leaders sécessionnistes tigréens, issus du TPLF, défiant le pouvoir central d’Addis-Abeba.
Les combats se poursuivent encore alors que la communauté internationale ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire alarmante qui y prévaut.
Des troupes érythréennes sont accusées de combattre aux côtés des forces éthiopiennes. Addis-Abeba a reconnu d’ailleurs, récemment, les abus commis par les forces d’Asmara.
« Le peuple au Tigré continue de souffrir de violations des droits humains, d’abus, d’atrocités, et a urgemment besoin d’une aide humanitaire qui est bloquée par les militaires éthiopiens et érythréens ainsi que par d’autres acteurs armés », a déploré Blinken.
Il a aussi regretté le fait que « les belligérants du conflit au Tigré n’ont pas pris de mesures significatives pour mettre fin aux hostilités ou pour parvenir à une résolution pacifique de la crise politique», en dépit d’un «engagement diplomatique important».
Washington promet tout de même de poursuivre son aide humanitaire aux populations du Tigré, dans les domaines importants comme l’alimentation, la santé et l’éducation.