La diplomatie éthiopienne a estimé que les récentes sanctions américaines en lien avec le conflit au Tigré et visant des officiels d’Addis-Abeba, sont «complètement inacceptables» et «contreproductives».
«Les tentatives américaines de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ethiopie ne sont pas seulement inappropriées, mais complètement inacceptables », a indiqué, dans un communiqué, le ministère éthiopien des Affaires étrangères, suite à la sortie médiatique du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. «On ne doit pas dire à l’Ethiopie comment diriger ou gérer ses affaires intérieures», a-t-il insisté.
Antony Blinken a accusé, dimanche 23 mai, des responsables éthiopiens et érythréens pour n’avoir pas œuvrer en faveur de la fin des affrontements au Tigré, une région dissidente située au nord de l’Ethiopie, alors que « le peuple au Tigré continue de souffrir de violations des droits humains, d’abus, d’atrocités ».
Il a ainsi annoncé, comme sanctions, des restrictions de visa contre des membres du gouvernement et des forces de sécurité, actuels ou passés. L’Erythrée est aussi concernée par ces mesures, en raison de la présence des forces érythréennes aux côtés de l’armée éthiopienne pour combattre les responsables tigréens.
Plus que cela, Washington envisage par la suite des sanctions financières et sur le plan de la sécurité. Il compte faire pression sur le FMI et la Banque Mondiale pour geler des financements.
Le gouvernement éthiopien a déploré la décision de Washington parce qu’elle est intervenue pendant que, selon lui, les autorités d’Addis-Abeba ont ouvert un dialogue positif et constructif avec l’administration des Etats-Unis sur des questions d’intérêt commun.
La guerre au Tigré a démarré en novembre dernier après le lancement, par le Premier ministre Abiy Ahmed, d’une opération militaire contre des responsables tigréens, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), défiant le pouvoir central.