Le président malien de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, arrêtés lundi 24 mai par les militaires putschistes, ont été finalement démis de leurs fonctions, d’après un communiqué lu mardi à la chaine de télévision publique ORTM.
L’initiative a été prise par le vice-président, le colonel Assimi Goïta, qui reproche aux deux personnalités des manquements dans la constitution du nouveau gouvernement, violant ainsi la charte de transition.
«Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement en accord avec le président de la transition, sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives que lui confère la charte, à savoir la Défense et la Sécurité», déplore Goïta dans son communiqué.
Pour le colonel Goïta, «une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition, contrairement au serment prêté» en septembre dernier.
Il s’est vu ainsi «dans l’obligation d’agir pour préserver la charte de transition et défendre la République en vue de placer hors de leurs prérogatives le président et son premier ministre, ainsi que toutes les personnes impliquées».
Le vice-président, qui a repris pour l’instant tous les pouvoirs, a exhorté la population à vaquer à ses occupations quotidiennes, tout en assurant que la transition poursuivra son cours normal et le calendrier électoral sera maintenu comme prévu en 2022.
Pour plusieurs observateurs, Goïta serait mécontent du nouveau gouvernement parce que certains de ses proches figurant dans l’ancienne équipe ont été écartés. Une mission de la CEDEAO se trouve actuellement à Bamako pour discuter avec les différentes parties une issue à cette nouvelle crise politique au Mali.