Des dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis dimanche 30 mai à Accra, la capitale du Ghana, ont décidé de suspendre le Mali des instances de l’institution sous-régionale, après avoir condamné le nouveau putsch perpétré par les militaires.
«Les chefs d’Etat condamnent fermement le récent coup d’Etat» et «décident de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO» conformément à ses dispositions, précise un communiqué publié à l’issue de la rencontre.
Le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte à l’origine du putsch d’août dernier, a en effet destitué la semaine passée le président de la transition, Bah N’Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, les accusant d’avoir violé la charte de la transition. Ces deux derniers ont dû présenter leur démission, suite à laquelle Goïta a pris la présidence de la transition.
Les responsables ouest-africains ont exigé leur libération «immédiate», car, quoi que retournés chez eux après avoir passé quelques jours au camp de Kati où ils étaient dirigés après leur arrestation, N’Daw et Ouane seraient assignés à résidence.
Ils ont également réclamé la nomination «immédiate» d’un nouveau Premier ministre qui soit issu de la société civile, ainsi que la formation d’un gouvernement «inclusif».
Contrairement aux sanctions prises après le putsch perpétré en août, la CEDEAO n’a pas suspendu les échanges financiers et commerciaux avec le Mali, à la satisfaction des opérateurs économiques maliens.
La transition déjà en cours dans le pays devait aboutir, au bout de 18 mois, à l’organisation des élections générales, prévues précisément en février 2022. La CEDEAO a appelé au respect de cette échéance, au delà de nouveaux événements que connaît le pays.