La diplomatie tchadienne a accusé lundi les forces armées centrafricaines (Faca) d’avoir exécuté froidement la veille, six soldats tchadiens, assurant que cet acte ne restera pas impuni, indique un communiqué officiel.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, a carrément fait état de «crime de guerre d’une gravité extrême». L’incident s’est produit dans la nuit du 30 au 31 mai. Si les Faca et leurs alliés russes ont tenté de traverser la frontière tchadienne à la poursuite des rebelles centrafricains, pour N’Djamena, il s’agit d’une «attaque meurtrière préméditée et planifiée».
Des soldats tchadiens présents au poste avancé de Sourou, qui se seraient interposés, ont dû s’affronter avec les Faca. Un militaire tchadien a été tué sur place, tandis que, cinq autres, faits prisonniers, ont été exécutés sur le territoire centrafricain.
«Les assaillants lourdement armés ont tués un soldat tchadien, en ont blessé cinq et cinq autres ont été enlevés pour être exécutés à Mbang du côté centrafricain», détaille le communiqué, ajoutant que «le Directeur général de la Gendarmerie a saisi l’ambassade du Tchad à Bangui pour que les autorités tchadiennes récupèrent (…) les dépouilles de cinq soldats faits prisonniers et exécutés par l’armée centrafricaine».
Ces faits « ne sauraient rester impunis », a déclaré Mahamat Zene, précisant que « le Tchad tient le gouvernement centrafricain entièrement responsable des conséquences de cette agression ».
Réagissant aux propos de N’Djamena, Bangui a adopté plutôt un ton conciliant. Le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, a évoqué des échanges de tirs à la frontière des deux pays ayant « malheureusement provoqué des morts côté centrafricain et tchadien ».
Il a indiqué que «le gouvernement centrafricain se rend disponible pour travailler avec la partie tchadienne pour préserver la paix et la sécurité chères à nos deux gouvernements».