Le ministère français des Armées a annoncé ce jeudi 03 juin, la suspension temporaire de sa coopération militaire avec les autorités maliennes, en attendant que la junte au pouvoir réponde aux exigences dressées par la CEDEAO et l’Union africaine (UA).
«Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali», a souligné le ministère français de la défense, précisant qu’«il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement».
«Dans l’attente de ces garanties, la France, après information de ses partenaires et des autorités maliennes, a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit», a indique le ministère des armées.
Dès ce jeudi, toutes les missions opérationnelles conjointes entre les militaires de la force française Barkhane et les Forces armées maliennes devraient être arrêtées. La France prévoit de réévaluer ses décisions «dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes».
Le dernier coup de force perpétré par le colonel Assimi Goïta, ayant écarté de leurs fonctions le président de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, continue de susciter de fermes réactions de la communauté internationale.
Mardi 1er juin, l’Union africaine a emboité le pas à la CEDEAO en annonçant la suspension temporaire de l’adhésion du Mali en envisageant des sanctions ciblées au cas où les militaires qui ont repris le pouvoir ne rétablissaient pas dans le pays un gouvernement dirigé par des civils.
Assimi Goïta, à l’origine du coup d’Etat d’août dernier, qui était jusqu’ici vice-président de la transition, a finalement pris la tête du pays. La Cour constitutionnelle l’a reconnu, le 28 mai, chef de l’Etat et président de la transition.