Le bilan de l’attaque perpétrée dans la nuit du vendredi au samedi 5 juin par des hommes armés dans le village de Solhan, au Nord-est du Burkina Faso, s’élève désormais à 160 morts, d’après des indications données ce dimanche par des sources locales.
Quelques « 160 corps ont été inhumés hier (samedi) dans trois fosses communes par les populations locales (…) dont une vingtaine d’enfants », a fait part un élu de la région.
Ce chiffre qui reste toujours provisoire était à moins de 140 samedi. L’attaque, considérée comme la plus meurtrière dans le pays depuis 2015, a fait périr des « civils sans distinction d’âge », selon les autorités.
L’assaut aurait d’abord visé le poste des Volontaires pour la défense de la Patrie (des renforts civils de l’armée) et les assaillants auraient ensuite visité les maisons et procédé à des exécutions. Des habitations et le marché (de Solhan) ont été également incendiés.
Le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, a dénoncé, samedi dans un tweet, une « attaque barbare ». Il a souligné la nécessité de « rester unis et soudés contre ces forces obscurantistes » et décrété un deuil national de 72h jusqu’à ce lundi 7 juin.
Le chef de l’Etat a rassuré, par ailleurs, que « les forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre, pour rechercher et neutraliser les auteurs de cet acte ignoble ».
La petite localité de Sohlan, située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, chef lieu de la province du Yagha proche de la frontière malienne, est à nouveau secouée, alors que le ministre de la Défense, Chériff Sy, avait assuré, suite à une visite de la zone effectuée en mi-mai, que la situation était revenue à la normale, après de nombreuses opérations militaires.
Sohlan a enregistré ces dernières années de nombreuses attaques attribuées à des jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique.