Le ministère français des Armées a fait part, lundi, de la décision de Paris de geler son aide budgétaire destinée à la Centrafrique et de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, dans un contexte où l’influence de la Russie prend de plus en plus d’ampleur dans ce pays d’Afrique centrale.
La place qu’occupe désormais la Russie en Centrafrique est, en effet, la source de la frustration française, mais Paris déplore particulièrement le fait que Bangui se montre « complice » de la campagne antifrançaise menée par Moscou.
« A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive » en Centrafrique, a déclaré le ministère français, ajoutant que « les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne ».
La France a interrompu toutes ses actions militaires en faveur de la Centrafrique. Seules les troupes engagées dans des missions internationales (Minusca, EUTM-RCA) continuent encore à exercer.
Fin mai, le président français, Emmanuel Macron, a estimé que le sentiment anti-français en Centrafrique serait instrumentalisé par un groupe militaire privé lié à la Russie, Wagner, dont les éléments combattraient aux côtés des forces armées centrafricaines (FACA).
Il a aussi fait observer que le chef d’Etat centrafricain serait « l’otage » de ce groupe. « Ce discours anti-français permet de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes au sommet de l’Etat avec un président Touadéra qui est aujourd’hui l’otage du groupe Wagner », a déploré le dirigeant français.
En attendant que la situation revienne à la normale, Bangui ne pourra plus prétendre bénéficier de l’aide budgétaire française, qui s’élève à 10 millions d’euros.