La Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, en visite officielle en Tunisie, a appelé mardi à protéger le «trésor» que constituent les vestiges de Carthage, la cité qui a régné sur un empire méditerranéen jusqu’au 1er siècle avant l’ère chrétienne.
«C’est un trésor, un livre qu’on n’a pas fini de lire, il y a de la recherche encore à mener», a-t-elle vanté. Déjà lundi dernier, au premier jour de sa visite en Tunisie qui dure jusqu’à ce mercredi, Mme Azoulay avait appelé la communauté internationale à se mobiliser pour explorer et protéger le patrimoine subaquatique.
«Les eaux constituent le plus grand musée du monde», avec leurs trois millions d’épaves à explorer, a-t-elle déclaré à l’occasion des 20 ans du vote d’une Convention encadrant l’archéologie sous-marine.
Elle a annoncé des explorations prochaines au large de la Tunisie et de la Sicile, sur les bancs de Skerki où cinq épaves romaines datant d’une période comprise entre le 1er siècle avant J.-C. et le IVème siècle après J.-C ont été découvertes par l’Italie en 2018.
Huit pays participeront à cette première mission d’exploration, a souligné Mme Azoulay qui doit par ailleurs se rendre mercredi à Zarzis (sud), près de la frontière libyenne, pour visiter notamment un cimetière arboré créé récemment par un artiste algérien pour donner aux migrants morts en mer un lieu digne de sépulture.
Engluée dans la crise sociale, la Tunisie tente de sauver ce qui peut l’être d’une saison touristique qui s’annonce plombée par la crise sanitaire. Le 29 avril dernier, le pays a rouvert ses frontières aux tours opérateurs, qui transportent la majorité des vacanciers séjournant en Tunisie. Pourtant, les décès liés au Covid-19 venaient d’atteindre un pic.