La Cour de cassation en Egypte a confirmé ce lundi la condamnation à la peine de mort prononcée, il y a trois ans, contre 12 personnes, dont plusieurs dirigeants des Frères musulmans, provoquant la réaction des ONG.
« Ces condamnations à mort, prononcées en 2018 au terme d’un procès collectif de toute évidence inique, ternissent la réputation de la plus haute juridiction d’appel d’Egypte et entachent la justice du pays dans son ensemble », a estimé Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Cette affaire remonte à 2013 lorsque de nombreuses personnes avaient été arrêtées pour leur participation à des sit-ins de masse contre le gouvernement. La justice avait ouvert un procès collectif concernant 739 personnes, lequel procès était qualifié d’emblée de « honteux » par Amnesty.
D’après l’ONG, l’Egypte qui occupe le troisième rang des pays procédant au plus grand nombre d’exécutions dans le monde, a mis à mort au moins 51 hommes et femmes depuis le début de l’année.
« La peine capitale est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Au lieu de continuer à intensifier leur recours à celle-ci en confirmant des condamnations à mort prononcées à l’issue de procès collectifs manifestement iniques, les autorités égyptiennes doivent immédiatement instaurer un moratoire officiel sur les exécutions », a exigé Philip Luther.
Et d’insister, « les manifestants déclarés coupables de crimes violents doivent être rejugés dans le cadre de procédures équitables sans que la peine de mort ne soit requise ».
Ce responsable s’insurge par ailleurs contre l’attitude de la justice égyptienne qui jusqu’ici n’a pris aucune mesure contre les forces de sécurité pour les violences meurtrières perpétrées contre des manifestants lors de ces sit-ins en 2013 qui avaient fait au moins 900 morts.