L’ancien chef d’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été écroué ce mardi 22 juin, après avoir été inculpé en mars dernier pour corruption, détournement de biens publics et blanchiment d’argent, commis alors qu’il était encore au pourvoir.
Assigné à résidence depuis le 11 mai, l’ex-président a été placé en détention par un juge du pôle de lutte anticorruption du parquet de Nouakchott-Ouest, selon sa défense.
Le parquet n’a pas communiqué sur les raisons de cette détention. Certains observateurs soulignent le fait que Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas pu continuer d’observer l’injonction qui lui avait été faite de se présenter à la police trois fois par semaine.
L’ex-chef d’Etat a eu à interrompre, ces derniers jours, ses visites à la police, justifiant sa décision par « les brimades infligées aux citoyens qui m’accompagnent et me témoignent leur soutien », à s’en tenir à ses propos diffusés sur Facebook.
Un de ses avocats, Me Mohameden Ould Ichidou, a critiqué la décision du parquet « qui viole toutes les lois de la procédure pénale ». « On va montrer que ce n’est qu’une vengeance et que cela n’a aucune base juridique », a-t-il martelé.
C’est depuis janvier 2020 qu’Aziz est inquiété par la justice, soit une année après son retrait du pouvoir. Un rapport d’une commission parlementaire qui s’était penchée, entre autres, sur la gestion des revenus pétroliers sous sa présidence le met en cause.
Mais lui-même continue de nier les faits qui lui sont reprochés et se dit toujours victime « d’une instrumentalisation de la justice, pour un règlement de comptes politiques ». En avril dernier, il avait exclu toute possibilité de fuir son pays et se réfugier ailleurs.