Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), Christophe Mboso a récemment annoncé aux députés nationaux, qui sont au nombre de 500, un don d’un véhicule de luxe à chacun, de la part du président Félix Tshisekedi, une faveur qui a suscité de vives réactions à travers le pays.
Un enregistrement audio, dans lequel Mbosso donne cette information et explique les motivations de cette démarche, a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Les députés à l’origine de la fuite de cet enregistrement ont été qualifiés de «mal intentionnés» par le bureau de l’Assemblée nationale.
Qu’à cela ne tienne, la population qui serait dans l’incompréhension, ne cesse de soulever des interrogations sur cette démarche du chef de l’Etat, dans un contexte où le pays fait face à de nombreux besoins sociaux, où certains corps professionnels, comme les enseignants, réclament de meilleures conditions de travail. Chaque jeep coûterait plus de 41.000 dollars.
Si pour le président de l’Assemblée nationale, ce don serait comme un cadeau du chef de l’Etat aux députés pour avoir répondu favorablement à son appel à rejoindre la coalition présidentielle «Union sacrée de la nation», un député pro-Tshisekedi a argué que «ces jeeps ne sont pas données gratuitement aux députés. Il y aura des retenues qui seront opérés sur leurs émoluments».
L’Observatoire de dépense publique (ODEP) qui a évoqué une « corruption à ciel ouvert » a annoncé sa détermination de saisir la justice, pour savoir si l’argent à débourser viendrait du budget 2021, qui ne prévoit d’ailleurs pas cette rubrique, ou de la poche du chef de l’Etat.
Un militant congolais des droits de l’homme, Jean-Claude Katende, a prévenu que « tout député qui prendra le véhicule offert par le président de la République sera considéré comme corrompu ».