Une frappe aérienne sur un marché très fréquenté de Togoga, un village de la région dissidente du Tigré, au nord de l’Ethiopie, aurait fait ce mardi 22 juin, des dizaines de morts et de blessés, tous des civils.
Le bilan des morts est jusqu’à présent imprécis. Certaines sources, citant des témoins, parlent d’une quarantaine de victimes. Les troupes éthiopiennes empêchent tout accès vers Togoga, ce qui a aussi des incidents sur la prise en charge des blessés, déplorent des humanitaires.
D’aucuns pointent du doigt l’armée fédérale éthiopienne comme responsable de ce nouveau drame, mais cette dernière aurait catégoriquement nié être à l’origine du drame.
Son porte-parole, le colonel Getnet Adane, tout en reconnaissant que les bombardements aériens étaient une manœuvre militaire courante, a signifié que les civils ne constituent en aucune manière des cibles de la part des forces armées éthiopiennes.
La communauté internationale a fermement condamné cette attaque qui ne fait qu’aggraver la situation déjà inquiétante qui sévit au Tigré, sur les plans sanitaire, alimentaire et humanitaire.
L’Union européenne a prévu des discussions sur les actions à entreprendre, en lien avec le Tigré, lors de son prochain sommet de juillet qui réunira des ministres des Affaires étrangères des pays membres.
Depuis novembre 2020, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé une offensive militaire contre le pouvoir local du Tigré accusé de tenir tête à Addis-Abeba.
Si les combats sont officiellement terminés, l’armée est encore aux trousses des dirigeants régionaux en fuite. L’opération s’est carrément transformée en un conflit de longue durée, au grand dam de la population tigréenne qui continue à subir des exactions.