Amnesty International critique, dans son dernier rapport publié ce lundi, la détérioration du bilan des droits humains en Zambie au cours des cinq dernières années, depuis que le président Edgar Lungu est au pouvoir, et décrit comment différentes formes de répression ont créé un climat de peur parmi la population civile.
«Nous avons observé en Zambie, notamment depuis cinq ans, une répression de plus en plus brutale des droits humains, qui se caractérise par des attaques éhontées contre toute forme d’opposition», a déclaré Deprose Muchena, directeur pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty.
Ce pays d’Afrique de l’Est «est au bord de la crise des droits humains à l’approche des élections présidentielles prévues en août», ajoute l’ONG qui passe en revue dans son rapport, différentes violations de la part des policiers, qui auraient tué cinq personnes depuis 2016, et des autorités au pouvoir.
Le rapport indique que des chefs de file de l’opposition, des journalistes, des organes de presse et des militants ont été pris pour cibles, citant le cas du chef du Parti progressiste uni (UPP), Saviour Chishimba, qui avait été arrêté et détenu pendant plusieurs jours, en 2017, après avoir critiqué la décision du gouvernement d’instaurer un état d’urgence à la suite d’une série d’incendies volontaires à Lusaka.
Les manifestations sont empêchées ou dispersées au moyen d’une force illégale et parfois meurtrière et les personnes qui protestent contre la corruption subissent des actes d’intimidation et de harcèlement, relate le rapport.
Par ailleurs, Amnesty relève que le fait de dénoncer les actes de corruption ou de violations des droits humains imputables à des représentants de l’Etat, est devenu plus dangereux et plus risqués pour les auteurs de telles dénonciations, dénonçant l’impunité qui est aujourd’hui bien ancrée dans le pays.
Amnesty appelle les autorités à cesser immédiatement de réprimer l’exercice des droits humains à l’approche de l’élection présidentielle du 12 août.