Le gouvernement éthiopien a décrété ce lundi 28 juin, pour des raisons humanitaires, un cessez-le-feu unilatéral immédiat au Tigré, la région sécessionniste du nord du pays en proie à des combats opposant depuis novembre 2020, les forces armées éthiopiennes et les indépendantistes tigréens.
« Afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l’aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire (…), un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel a été décrété à compter d’aujourd’hui, 28 juin, jusqu’à la fin de la saison des cultures», indique le gouvernement dans un communiqué.
Cette décision qui marque un tournant dans le conflit, intervient quelques heures après l’entrée des rebelles tigréens à Mekele, capitale du Tigré, et la prise du contrôle de la ville, provoquant la fuite du gouvernement intérimaire installé dans la région par Addis-Abeba après la destitution des autorités du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Les Forces de défense du Tigré (TDF) avaient lancé une offensive la semaine dernière, alors que se tenaient des élections nationales dans une grande partie du pays.
Selon des témoignages relayés par la presse, leur entrée dans la capitale du Tigré aurait déclenché des scènes de liesse au sein de la population sortie dans la rue pour les accueillir, le drapeau tigréen en mains.
Reste à savoir la réaction que réservent les rebelles à l’annonce du cessez-le-feu. S’y soumettront-ils, bien qu’étant aujourd’hui en position de force ?
En attendant, des voix, au sein de la communauté internationale, continuent d’appeler à la fin des violences dans la région où les habitants font face à de sérieux problèmes de santé et de famine.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, espère bien « qu’une cessation effective des hostilités ait lieu», soulignant que la solution à la crise ne peut être «militaire».