La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a condamné mardi l’ancien président Jacob Zuma «à 15 mois d’emprisonnement» pour outrage à la justice, selon le verdict prononcé par la juge de la plus haute juridiction du pays, Sisi Khampepe.
Zuma va payer ses multiples refus de comparaître devant une commission anticorruption. «Ce genre de réticence et de défi est illégal et sera puni», a déclaré Khampepe.
L’ancien chef d’Etat a cinq jours pour se présenter au poste de police de Nkandla ou de Johannesburg. A ce sujet, la juge de la Cour a indiqué que «le commandant du poste ou tout autre officier en charge de ce poste de police doit s’assurer qu’il est immédiatement remis à un centre correctionnel pour commencer à purger sa peine».
Au cas où l’ex-dirigeant n’obtempérait pas, il reviendra au ministre de la Police de prendre, dans les trois jours qui suivent, les mesures qui s’imposent pour que Zuma soit remis à un centre correctionnel.
La commission d’enquête anti-corruption a été mise en place en janvier 2018 pour enquêter sur la corruption généralisée dans les hautes sphères du pouvoir en Afrique du Sud, pendant les neuf années où Zuma était aux commandes du pays. Son nom est cité dans plusieurs scandales financiers et de corruption à l’instar d’autres hauts cadres du parti ANC (Congrès national africain) au pouvoir depuis l’abolition du régime de l’Apartheid en juin 1991.
Mais l’ancien président a toujours refusé de répondre à ses convocations, se réfugiant derrière son droit au silence et accusant le président de la commission, le juge adjoint Raymond Zondo, de partialité. Il n’a témoigné qu’une seule fois devant cet organe, en juillet 2019.
Le Comité exécutif national de l’ANC, «réfléchira aux implications» du jugement de la Cour ce week-end, selon le porte-parole du parti, Pule Mabe. Une partie des dirigeants et militants de l’ANC est restée fidèle à Jacob Zuma en dépit de ses implications avérées dans des affaires de corruption.