Condamné à la prison à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’Etat, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a fait appel de sa condamnation en se tournant vers la justice internationale.
« Nous avons introduit un recours en appel contre ce verdict et avons saisi des juridictions internationales, notamment la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP)», a annoncé un de ses avocats, Souleymane Diallo.
Le tribunal criminel d’Abidjan avait non seulement condamné Soro, par contumace, le 23 juin dernier, mais il a également ordonné la dissolution de son mouvement politique, Générations et peuples solidaires (GSP) et la saisie de ses biens.
L’ancien Premier ministre, réagissant au verdict, avait déjà dénoncé un procès politique, étant persuadé que ses soucis avec la justice ne sont que des manœuvres orchestrées par le président Alassane Ouattara, son ancien allié, qui veut l’écarter de son ambition présidentielle.
En avril 2020, Soro avait déjà écopé de 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics pour avoir tenté, d’après la justice, de s’approprier une résidence achetée par l’Etat afin de le loger lorsqu’il était Premier ministre.
« La Côte d’Ivoire s’est illustrée de la plus mauvaise des manières vis-à-vis des juridictions internationales », a déploré Me Diallo, rappelant que le dernier procès s’est tenu « au mépris et en violation des règlements et de plusieurs décisions de la Cour africaine ».
En effet, la CADHP avait sommé l’année passée, la Côte d’Ivoire de suspendre son mandat d’arrêt contre Soro et ses co-accusés, mais, en réponse, Abidjan avait pris la décision de se retirer du protocole de cette Cour, après avoir dénoncé une « atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, à l’autorité et au fonctionnement de (sa) justice ».