La cheffe de la diplomatie soudanaise, Mariam al-Mahdi, en visite à Moscou, a indiqué, lundi 12 juillet, que l’accord de construction d’une base navale russe au Soudan, négocié entre Moscou et Khartoum, sous le régime de l’ancien président Omar el-Béchir, sera débattu par une assemblée législative.
« La législature soudanaise discutera et considérera ce document » signé « par le précédent gouvernement » en 2017, a-t-elle déclaré à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Et de préciser que l’évaluation de l’accord sera basée sur des critères qui tiennent compte de « l’intérêt du Soudan et des objectifs stratégiques poursuivis par la Russie et le Soudan ».
Début juin, le chef d’Etat major de l’armée soudanaise, Mohamed Othman al-Hussein, avait déjà fait part du réexamen de cet accord, évoquant des clauses jugées « quelque peu préjudiciables pour le pays ».
Sa déclaration, faite lors d’une interview télévisée, intervenait quelques jours après la visite d’une délégation russe au Soudan. D’après ce responsable militaire, le passage des personnalités russes à Khartoum avait été l’occasion de tenir des « pourparlers visant à réexaminer l’accord pour servir les intérêts du Soudan ».
Pourtant, six mois plus tôt, la Russie s’était félicitée de la construction de cette base à Port-Soudan (Est), sur la mer Rouge, qui devait lui permettre de stationner jusqu’à quatre navires de guerre, et abriter jusqu’à 300 personnels civils et militaires.
Grâce à l’accord paraphé, Moscou devait également jouir du droit de transporter, via les ports et aéroports du pays, des « armes, munitions et équipements pour le fonctionnement de la base ».
L’ancien président el-Béchir avait été destitué de son poste en 2019 sous la pression de la rue.