Un ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Matata Ponyo, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, mardi 13 juillet, suite à son audition dans le cadre d’une affaire de présumé détournement de fonds.
Ce sénateur était entendu depuis lundi au parquet général près la Cour constitutionnelle. Selon le procureur général, Matata Ponyo, alors ministre des Finances, aurait conclu un accord en 2011 permettant au gouvernement congolais d’indemniser 300 personnes ayant perdu leurs biens (meubles et immeubles) dans le cadre de « Zaïrianisation », entre 1973 et 1974.
L’affaire remonte aux années 1970 sous le régime du président Mobutu Sese Seko. Le gouvernement du Zaïre (l’ancien nom du pays) avait pris une série de mesures économiques conduisant à l’expropriation de certains immigrés, soit plus de 300 personnes.
Devenu Premier ministre en 2012, Matata aurait décaissé pour ce dossier un montant de plus de 110 millions de dollars, entre 2010 et 2013. Cependant, des enquêtes menées au sein de la Direction de gestion de la dette publique (DGDP) ont relevé l’absence de traces concernant les victimes de cette « Zaïrianisation ». Pour le procureur général, les fonds décaissés auraient servis à d’autres individus.
Matata a été placé en résidence surveillée. La semaine passée, le bureau du Sénat a autorisé la levée de ses immunités, une décision décriée par les proches de l’ancien Premier ministre, qui ont évoqué un complot et un acharnement contre un potentiel candidat aux prochaines élections de 2023.
Après l’arrêt relatif au placement sous mandat d’arrêt provisoire de Matata, ses avocats ont dénoncé un « délit de démocratie ».